Ce n'est pas rien,
ce temps passé
on ne sait où,
peut-être sur les mains,
enluminures des caresses,
cartes et portulans intimes,
ordalies sans merci
d'un tournoi sans témoins,
ce n'est pas rien,
de réchauffer le coeur gelé
des hommes, encore,
ne pas soustraire,
ce qui n'est déjà plus
à ce qui vient vers nous,
le soir retient l'aube en otage
et nous ouvrons des livres,
des livres de toutes races,
nous lisons en alerte
pendant le grand combat,
la nuit recule enfin,
elle perd le terrain
que le jour ne consolide
jamais