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Une mer intérieure, une mer de larmes, un océan de pleurs, voilà de quoi il était rempli et rien ne se déversait plus, rien d’autre ne prenait de place en lui. Il allait, étouffé et gonflé de ces torrents inversés, l’œil sec, piquant et brûlant.
Des vagues lui gonflent la gorge, des refoulements de sanglots ; des précipices remontent des lamentations anciennes. Il se souvient de ces anciennes lar
mes, comme si la nuit qui les avait soufflées – du verre dans la lumière des flammes intérieures- était celle qui le verrait enfin brisé, larmoyant et courbé sous le poids des chagrins.
Ces larmes n’avaient plus d’effet sur lui, elles n’étaient que sons, mots, souvenirs, regrets des offices anciens, désastres de marbre mais plus rien ne les faisait rouler et jaillir et tomber sur son torse, ses pieds et la terre où il était.
Un trop-plein de larmes de toutes sortes le menait lentement au chaos et sa défaite prochaine prenait forme de bonne nouvelle, des larmes enfin allaient conduire sa chute jusqu’à extinction de toutes ces passions sèches. Des larmes viendraient, un trou se laisserait entrevoir au milieu de son cœur et ce serait la bonde qui lâcherait, un flot bienfaisant se répandrait sur lui, il ne serait plus qu’une statue liquide, une masse de glaise, un golem gémissant.
Des larmes taries sont nées les rires de gorge, de ventre et de bousculade, rires pour se moquer du dire, rires qui montent de la plante des pieds et renvoient la vie à sa godillante marche de toupie. Ces rires se ruent jusqu’au faîte et font trembler l’homme tout entier, semblent parfois baignés de chaudes larmes, de gouttelettes d’huile sans vertu ni matière qui giclent sous la pression des saccades grotesques, des pétillements humides, des éclaboussures mécaniques machinées par les entorses à la sérénité ou à l’ennui de vivre
Tag(s) : #TEXTES
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