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Canicule. Sale temps, sale mot, sale impression.

La canule n’est pas loin et la canisette non plus.

 

La mort par épuisement, étouffement, asphyxie, déshydratation rôde du Pakistan à l’Europe.

 

Le Ramadam est de la partie et achève les plus faibles qui ne devraient pas jouer à la roulette islamique quand la santé est en danger ! Ca meurt en masse et les autres sont achevés par le diabète accéléré chaque soir de rupture de jeûne.

 

C’est pas une vie !

 

C’est ce que je me disais en voyant ces croyants vaciller au soleil et tomber d’une masse alors que le Livre, le Grand Coran le dit « pas de jeûne si la santé est en danger, pas de jeune pour les faibles, pas de jeune qui fasse tort et peine. ».

 

Chacun fait ce qu’il veut mais quand même.

 

Réagir, anticiper, affronter la désolation qui s’annonce d’année en année plus terrible. Et les vieux, les vieillards, les plus si jeûnes, les bientôt fatigués, les anciens, les seniors, les épuisés de l’aorte et des poumons, qu’en faire ? Comment les protéger, les aider à passer le cap des pics d’ozone alors qu’ils sont alpinistes et sportifs, joggeurs et sprinters, amants de l’effort et amoureux de la vie.

 

Comment convaincre ces athlètes arthritiques de vivre caché, de se planquer, de disparaître des courts de tennis, des ballades au bois, des terrasses où passent les filles alors que l’ozone distille ses syncopes et ses crises d’asthmes ?

 

Il fallait trouver une solution citoyenne et pratique.

C’est en choisissant ses lunettes chez son opticien préféré que l’idée surgit, c’était évident : il faisait frais et l’air était intact, respirable, embaumait les alvéoles irritées. Il lui expliqua son plan en quelques mots et son interlocuteur sourit, ce qui était bon signe, puis rit franchement de la stratégie énoncée.

 

C’était simple comme bonjour : la Réquisition ! Il fallait en ces temps de mollesse oser une Réquisition nationale. Chaque commerçant, artisan, entreprise, équipé d’un climatiseur, d’un frigo industriel, d’une chambre froide devait se faire connaître des autorités et offrir derechef ses services. Chacun serait sommé d’accueillir un, deux, trois cacochymes, bronchiteux, expectorants chroniques, cardio-insuffisants, …

 

L’opticien déclara qu’il pourrait héberger trois sans abris sous le comptoir, le boucher proposa quatre places dans sa chambre froide entre les boeux et les guirlandes de poulets, le Musée du Cinéma fut pris d’assaut par une vague de calamiteux qui évoquait un Lampedusa de province, les grandes salles, comme les stades en temps de crises et de purges furent déclarées bondées dès après l’annonce et on apprit vite que le pop-corn manquait cruellement aux plus jeunes.

 

Les églises virent leurs rangs se serrer sous les arches fraîches du passé, les puits de mines en Wallonie furent à nouveau ouverts, on y descendait à cent mètres en parfaite condition, la Flandre inonda certaines régions sans conséquences et la fraîcheur de ces zones nouvellement tempérées agréa tout le monde.

 

Certains déclaraient même en douce que finalement, avant la Grande Montée de Zee, cela participerait à l’habituation collective. Les pieds dans l’eau et la tête dans des effusions d’ozone, c’était l’environnement de demain.

 

L’expérience fut jugée plein succès si ce n’est que la presse rapporta que des « Abritants (on avait formé ce néologisme composé des mots « abris » et « habitant ». Mot qui allait faire florès tant l’époque était dédiée aux « Abritants », de gré ou de force, singuliers ou collectifs, mais Abritants de fait.) avaient profité de la situation.

 

On vit des aveugles équipés de lunettes solaires, des végétariens enfumés de saucisses, des mines rebouchées sans en avoir fait remonter tous ses visiteurs (l’erreur est humaine, reconnaissons-le), des grabataires oubliés dans les travées des grandes salles de spectacles, des paralytiques coincés au Musée du Cinéma, dans les coins les plus sombres dont ce lieu fascinant n’est pas avare.

 

L’affaire avait été bien menée, on décida donc de la reconduire sous une autre forme lors de la pénurie de courant électrique et de chauffage annoncée pour l’hiver à venir.

 

juillet 2015

Canicule citoyenne
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