Aaaah les vacances,
les grèves qui tombent toujours mal,
les valises et les enfants perdus,
les réfugiés sur les bras qui commencent à pomper
la bienveillance à force...
Aaaah l'été des chacals solidaires qui butinent
tout ce qui leur tombe sous la trompe.
Aaah, la bise attendue, crainte et honnie,
les faillites, les gros pulls, l'hiver des politiques sourdes,
"Le gaz, le gaz, le gaz!" criait la Mère Ubu,
"Qu'on leur jette du charbon!" lui répondit le Père
et il retourna à sa Pompe à Phynances
en se grattant le bide.
Mon dieu, bientôt Noël aux vitrines
et les frites sont si chères,
qu'on les vende à la pièce,
elles gagneront en valeur.
Aaaah la culture enfin, enfin enfin, enfin, enfin,
en boucle et sans complexe
qui radote et persiste dans ses déclarations
de Marchand de tapis,
solidaire, durable, inclusif et bardaf.
Aaaah l'été qu'on devrait refroidir et sauver les abeilles
pendant qu'on s'émeut aux terrasses de tout ça
et de bien plus encore,
le cul de plombe vissé
dans des selfies obscènes
des langues tendues,
des doigts en ciseaux,
des bouches aux anus plissés,
des âmes réservées dans des poèmes malingres,
aaah l'été de tous les usagers
des langues mortes
en pixels infinis.