Je les voyais sur terre, sur mer et dans les cieux,
chasseurs de liberté, poètes, résistants, rebelles dans les bois,
murailles, mines, bombes A, Guépéou, CIA
napalm, Dioxine et mitrailles de belles fabrications,
rien ne manquait à l'homme ancien, rien,
pour détruire Jericho, rêver de Libreville et construire New-York,
la racaille a le goût des marches en altitude,
ils se réjouissent enfin, les autres se délectent, on bâfre
et déjà on s'ennuie, on s'inquiète du temps,
de celui qui déborde un peu, puis trop,
dans un champ qu'on délaisse, une vigne pourrie,
livres abandonnés et enfants perdus,
des haines qui se disent sous le couvert des fables,
mais là, un chanteur à deux sous, là-bas,
jongleur des arrière-cours échappé des razzias,
entonne Liberté, Liberté gelée,
gelés, pelés, galeux, rétamés sommes, et encore
plus, pétrifiés, obèses, diabétiques, sourds,
malades d'être nés dans cette confusion de la sécurité,
trouilles, chiasses, délations et bastonnades,
ratonnades, viols et choses délicates,
liberté gelée, j'écris, disait-il en soufflant sur ses mains,``
liberté, comme un vent s'écroule devant la voile,
liberté gelée, coule en éclats dans l'océan,
liberté, liberté gelée.