Pour Jean-Louis Sbille
On essaye d’écrire un poème
de le faire comme on dit
il nous rappelle un autre
ailleurs en autre temps
alors on s’arrête on relit
le vers vient une fois encore
sans s'annoncer
Un soir on regarde un film
du temps du cinéma
des oiseaux tellement des insectes
traversent l’image on sait
que c’est perdu pour un temps
ces bruits d’avant
d’un coup on se sent vieux
Ca passe dans le poème
ces bruissements d'élytres de chitine froissée
de chants perdus à l’orée des champs
le temps se protège du froid
dans le poème encore
de bonne foi et de simple maîtrise
un simple coup de pouce léger
à la fin qui vient et prend son temps
dans le souvenir des oiseaux perdus
des films de la lenteur.