Le temps peine à demeurer en place
où va-t-il en cette éternité passagère
la montagne n'était pas nue encore
les hommes appuyés
à l'ultime parapet de glace
tombaient souvent de joie
au fond du grand miroir
leurs souliers d'enfance
leurs chansons les lettres
aux amis aux amoureuses
en silence à côté d'eux
le temps enfoncé dans la neige
à coups de tremblements
cascades et avalanches.
Les hommes ont peine à demeurer en place
ils roulent dans la caillasse en se brisant
des lits de murmures et de chants enfantins
font les moraines où nous irons
pieds nus sur les glaces de la désolation.