1.
Il y en a qui écrivent comme on marche dans la neige en levant les genoux et trainant les pieds. Des gesticulations qui ne font que des trous dans ...le vide. Ca s'entend de loin, le cliché un peu travaillé, des éruptions d'émotion devant un camembert, des gentillesses pour les pauvres, les femmes et les chats, des "alors" et des "mais" qui crépitent comme du pop-corn, des vieux, des enfants, de la mémoire et des confitures, des saveurs sans goût véritable, des lourdeurs annoncées en début de chapitre, des idées aussi lisses que la trace d'une limace, bref, de la fabrique de macarons littéraires à offrir aux édentés. Les carnassiers sont devenus polis, ils ne crachent plus sur les tombes, ne cognent plus les faibles et ne volent plus les vieilles. Ils respectent la religion car il y a des limites et ne pissent jamais dans les nouveaux bénitiers. C'est joli comme un nain de jardin, fade comme une dorade mal cuite, ennuyeux comme un dimanche à Vilvoorde, et juste à côté du sujet comme les débats sur le dialogue des cultures dans les centres ad hoc de ce pays évaporé.
2.
De la photographie argentique, Barthes parlait en tant qu' "image fantôme". De la numérique, on pourrait parler d' "image aveugle". Elle a été par sa déportation dans un temps accéléré, une volatilité totale et le fait que le regard du photographe (disons le "capteur")n'est plus dans le viseur mais dans un cadre qui régule ou même regarde à notre place. L'appareil photographie souvent d'un endroit autre que celui du regard du "capteur". Cette dimension de cécité est absolue dans le sefie tragique (mort par selfie,...), la disparition de toutes les photos du disque dur, ou la dispersion sur le Net. Toutes façons d'aveugler ce qui est regardé et de montrer ce qui n'a pas été vu mais entr'aperçu, autrement dit, plus que jamais...un cliché...(je ne parle pas évidemment de la photo en tant qu'art ou outil de com, quoique....)
3.
"VRAI". J'adore ce mot, c'est presque un label de crédulité volontaire, utilisé par toute pensée manipulatrice et "faussement naïve et juste" (je crois pour ne pas avoir les emmerdes du"penser" et ça occupe ma journée). Un Vrai citoyen, un vrai démocrate, un vrai artiste, un vrai belge, un vrai congolais, un vrai musulman, un vrai juif, un vrai laïc, un vrai communiste, socialiste, écologiste, catholique, et cie. Un vrai fils du peuple, un vrai intellectuel, un vrai gentil, un vrai salaud, un vrai...
Cette affirmation du vrai est une référence à un absolu que seuls ils possèdent et nous mettent en pleine face à défaut e'argument. Des prosélytes acerbes de la censure de toute liberté ou complexité. Quittons les vrais purs menteurs et les vrais sincères faux-culs pour aller vers les hommes incertains et qui doutent.
4.
"Le projet de toute vie est de trouver une forme" , Hölderlin
Une expression de plus en plus hérissante comme "travail de..."..."Faire sens" on n'arrête pas d'entendre "faire sens, faire lien, faire le deuil, faire le con, faire l'andouille, faire..." Langue du simulacre, du factuel simulé, de la tromperie. Les mêmes diront, la bouche petit coeur qu'il faut "être" plutôt qu'"avoir" et ils n'entendent pas que le "faire", c'est l'"avoir" (l'avoine peut-être). Même monde productiviste. Le plus neuneu: "faire avec..."...
5.
Aaaah les politiques s'inquiètent de l'enquête "Schtroumpf" sur la Belgique...Quelle bonne nouvelle. "Redessiner du lien" qu'ils disent. Aaah, c'est comme l'aspirine, ça sert à tout.
Le Petit Prince: "Dessine moi un lien..." Et l'autre, de ronger sa laisse"
6.
Un égoïste prudent: "J'ai acheté une Galette des Roi début de semaine, chaque jour j'ai mangé un morceau. Le dernier soir, je suis tombé sur la fève, j'étais le Roi. Comme ça, pas moyen de me manquer!"
7.
Aujourd'hui,vu passer des enfants de la première neige, malhabiles comme des canards sur un étang gelé. J'ai retrouvé à l'instant le souvenir de cette expérience de déséquilibre heureux devant ces jeunes anges colorés dans le matin blanc...Les mères marchent les bras ouverts en balancier sur la première neige des trottoirs, elle sont prêtes à la chute mais avancent en glissant lentes et incertaines un sourire aux lèvres.
8.
On devrait rêver le jour, on y verrait plus clair et la nuit, on pourrait enfin dormir"
9.
Cours de morale à l'usage des familles compostées, décomposées, recomposées, ambiculturelles, multi et pluri cultuelles...
"Ma fille, si on te met les mains aux fesse, tape appli "mains aux fesses" ou "touche pas à ma pote", on le fera casquer 6 mois et 300 euros. C'est toujours ça.
Mon fils si tu craches par terre: 250, mégot idem, insultes, et mains aux fesses, 300.
Mes enfants, je vous ai donnés votre argent de proche la semaine dernière et aujourd'hui, je fais le calcul, vous me coûtez en mégots, crachats, main aux fesse une somme que votre mère et moi ne pouvons accepter. Alors il faut choisir, soit c'est le mégot, soit...D'autant plus qu'ils parlent au government de taxer les regards mal placés et les baffes dans les bus. Alors, du calme, je ne vois ai pas éduqués comme ça. Nous avions dit, "Vous avez droit à un budget mensuel éducation/amendes de 200, vous dépassez, vous me décevez..."
10.
La neige est tombée, tombe, va tomber. C'est beau, c'est frais la neige. Tonton Brel a même fait une exécrable chanson "Il neige sur Liège"...La neige, ah la neige qui voltige dans Docteur Jivago, la neige de Bergman d'Hitchcock, la neige de Disney, la neige de London et de Frison-Roche, la neige de ciné du Bal des Vampires...Ola je m'égare...
La neige...Ca permet de refaire depuis trente ans les mêmes JT: le sel, le verglas, le manque de sel, le trop de sel, le verglas, les trottoirs, les cols du fémur, les embouteillages, et un camion sur le flanc, les petits, les grands, les luges, le ski qui et le ski qui pas (et non kipa, qui est un chapeau plat à ne pas mettre en temps de neige), le sel encore, le Bois, la campagne, le verglas, le dégel, trop de sel, c'est si beau la neve, Bianca Neve, tout est propre un jour, ça sent l'enfance et le charbon de bois, encore du sel et pour une fois, c'est pas du sucre, gentil poison offert tous les matins par papa maman et tous les soirs encore, à la santé du diabète volontaire, du sel donc, mon coeur, ma tension chante la route sous le sel de midi et un JT plus tard, le dégel et le regel, les radiateurs, les chaudières, Touring-Secours et les entorses, vive la neige des congés forcés à l'école, la SNCB gelée, les bus embourbés et le JT qui annonce: il neige sur....