Première, ce vendredi 16 septembre, au Museum des Sciences naturelles de "Hors de moi" par Christine Mordant, production Galerie Koma.
Sous la verrière, dans des restes de chaleur flottante, Christine apparaît et va, sous le regard de "l'Homme en blanc" (présence, accordéon, rituels), explorer cette parole de femme qui n'en peut plus de cet enfermement dans lequel langage et corps nous tiennent garrotés et se met hors d'elle, hors de soi, hors de moi à retourner ce même langage dans ce même corps pour tenter d'en sortir du "Merci éternel" et du "pitié merci c'est du pareil au même".
Un jeu, une performance, une traversée qui nous donnent l'impression que ça ne fait que commencer, cette mise à nu de la mariée..., dans ses sauts par-dessus les margelles de la bienséance.
Christine Mordant, je l'ai vue souvent jouer sur scène dans des registres très différents. Elle a une puissance, une qualité d'incarnation qui m'a toujours touché et nous avons partagé une lecture-spectacle fin des années 90, d'un de mes textes "Snipers, avec Jean-Claude Derudder en Sniper...C'était un moment fort qui reste dans mon souvenir comme une des expériences heureuses de ce temps-là...
Le temps a passé, d'autres Snipers nous ont flingués, nous avons survécu. Un jour, un jour, elle me dit comme ça... "Tu accepterais d'écrire la Femme du Grand homme?". La question était incongrue, je me vois mal dire "Non, merci, j'a une pelouse à tondre..." mais quand même, sachant que c'était dans l'équipée Koma, je me suis dit que c'était probablement un des beaux exercices de liberté qu'on m'offrait sur un plateau.
Je suis fasciné par la parole des femmes qui sont souvent d'une impitoyable violence tout en se "réparant le maquillage".
C'est de cette force que s'inspire Christine Mordant dans son vertige "Hors de moi".
Avec une maestra et une puissance que je salue!
Merci.
Merci à Jean-Pierre Denefve pour son regard attentif et son accueil.
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du 16 septembre à 19:30 au 23 septembre à 19:30
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