Encore l'amour, l'amour toujours.
Air connu. Une sorte de marche militaire des corps amoureux, emportés vers la mitraille par cet engloutissement du monde dans le silence momentané de mise hors de soi.
Le siècle se retire de nous et l'amour nous inspire avant que d'expirer par saccades peut-être, par à-coups, par glissements, par accrocs, par inadvertance, par rentrées en soi souvent.
Le tranport amoureux n'est jamais gratuit...Un sacrifice est nécessaire, une offrande souhaitée.Il nous mène là, là-bas, hors de nous, dans le lointain que l'intime convoque.
Dire cela, c'est approcher de cet état présent-absent que le langage dévoile, qu'il irrigue, qu'il relie dans le discontinu d'une hésitation majeure.
Dire c'est sacrifier au vulgaire, ne pas dire c'est renoncer à la vie, à l'échec, aux bifurcations tragiques, à la joie d'essayer.
"Hors de moi" joué encore trois jours par Christine Mordant oscille entre ces tropismes, ces désirs, ces impasses.
(...)
"Je reprends je Me reprends
je me redonne à moi une fois
une fois encore je voudrais dire
comment dire
dire que sentir ce n’est pas fuir
voilà c’est ça
sentir n’est pas fuir
c’est ce que je pense
même si même si
même si y a une fuite ?
Oui ! Même si."
(Extrait du texte "Hors de soi", Editions Koma/Traverse, 2016.)
Agenda: http://www.asblkoma.be/agenda/-hors-de-moi-projet-theatre-92.html