Tunis, 199…
Jasmin, fraîcheur des fontaines, bonhomie des tunisiens, vivacité des tunisiennes, arabisation progressive des rues, des places, on se doit d’effacer les traces coloniales françaises, la police est discrètement violente et visiblement efficace.
Nous affichons depuis des années un sourire béat en évoquant ce pays de réussite de l’Afrique du Nord, la vitrine « économique et culturelle … », nous sommes satisfaits, les éventuels barbus dorment à l’ombre des cellules grouillantes, le tourisme prospère, les droits des femmes sont éclatants, les hommes boivent dans les cafés le soir, la sécurité est totale et le double-discours distingué.
La vie passe dans une nonchalance heureuse, les Droits de l’homme s‘interrogent et le théâtre peut même s’offrir le luxe d’une pièce de Michel Deutsch, « L’entraînement du champion avant la course ».
La diversité culturelle aime l’humour, la pièce est truffée de questions percutantes à propos de la responsabilité de chacun dans la machinerie humaine, on y boit du vin, le cochon pend au bout du croc, le monde se met à table, le printemps est de retour.