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Hier, je retrouve dans ma bibliothèque un livre acheté, jamais coupé, jamais lu, une perle. Karl Kraus et Franz Wedekind. Deux auteurs de langue allemande à la pointe du combat pour la liberté politique, sexuelle,...Dans les luttes de classes du temps, près de la Guerre qui vient, leurs luttes sont essentielles. Je pense au "Printemps arabe" et audx suites collatérales, sexuelles, érotiques, libertaires, dont témoigne une partie (petite encore mais grandissante si on en croit la Presse) de la génération post-révolutions arabes. Le sexe est indissociable des luttes où la Constitution est l'enjeu.
Je me souviens de "L'Eveil du printemps", pièce mythique dans une mise en scène et une interprétation historiques en Belgique en 1982. La Compagnie de l'Eveil venait de naître sous la direction de Guy Pion...Il y était question de jouissance, de révolte, de la jeunesse, de la mort, des forces collectives, de la violence des désirs...
Je lis donc.
Mais d'abord, je suis touché par les multiples manipultaions pour accéder au texte. S'il y a un défaut que je ne crois pas avoir, c'est le nacissiem des beaux livres, du papier qui, de la colle que, du cuir qui...Et cependant j'aime la matière, TOUTES les matières. En ce sens les e-books et autres ventres lisses du texte me laissent froids et je me réjouis des arguments sans cohérence que les défenseurs des livres liquides développent. Bien sûr "on ne les achète pas, bien sûr ils sont encore moins lus que les livres papiers (j'exclus les coups bas à propos des books des best-sellers et autres machineries. Pas de mépris, mais ce n'est pas de la même cavalerie que l'on parle. La nôtre est plus légère...).
Le texte se suffit? Tiens donc, ce serait la première fois que le texte se passe du contexte. Que le texte s'offre sans son historicité, sans sa relation matérielle au lecteur... Mais laissons ces bouffeurs de pixels tranquilles, ce sont des discours basés sur des ventes hyper ridicules et qui reculent encore. On verra quand la panne de l'année arrivera, si ces bidules du lisse seront aptes à satisfaire les nouvelles manies.
Donc ce livre craque, les pages se froissent, la typo accroche la paume, le texte est magnifiquement et simplement architecturé sur la page et tout fonctionne. Un livre porteur d'un texte est ouvert pour nous offrir le temps de la lecture. Avec ma tablette rayonnante, j'aurais déjà dû rattrapper la page parce que mal effleurée, le tout mal mis en page car les éditeurs globalement se FICHENT de la typo du numérique. C'est normal puisque le lecteur peut tout défaire et refaire à sa guise. Pourquoi dès lors travailler sur le punctum, la haute tension du texte en page? Foutez-moi de l'à peu près en pixels, balancez-moi ça dans le cyber-espace poubelle, c'est suffisant.
C'est ce qu'on pourrait comprendre et si on prend le temps d'analyser la production de "books" autrement appelés livres numériques (où les millions de gratuits occupent 99,9% des tablettes, liseusres et cie en matière de lecrture). Ne nousn arrêteons pas à politique des prix, crestons courtois, là, c'est le chaos total, parfois subventionné, pour ajouter au délire proche des visions de La Mecque ou de Lourdes
Quand on veut développer des livres "books" intelligents et créés en fonction du support de lecture, il s'agit de posséder budget, web conseillers, aides, subventions....autrement dit une véritable équipe (comme dans l'édition papier) et de produire un livre...invendable.
Alors, elles et eux, ces professionnels du pixels, se lancent dans la création de jeux vidéos, seul endroit à pognon dans la périphérie du visuel, du guerrier et du récit.
Je lis donc.
"La boite de Pandorre" de Karl Kraus et "Confessions et autres poèmes" de Franz Wedekind. Ca se bat, ça pense, ça nomme, c'est la lutte (finale?).
http://www.liberation.fr/economie/2013/01/27/le-feu-interieur-du-burn-out_877149
http://fr.wikipedia.org/wiki/Luddisme
Consolation/FW