"Il m'est arrivé de me recoucherune minute après m'être levé. Mais figurez-vous que je me suis aussi recouché avant même de m'être levé. Vous imaginez quelle fatigue en moi?"
Lewis Caroll
En flocons la lumière
à travers l'automne presque déchu
en flocons sur les trottoirs
sur les manteaux aux arrêts de tram
sur les buissons imberbes
sur les dos des voitures
et le toit des cyclistes
des poignées de flocons
au creux des mains aux doigts ouverts
en années de flocons
le printemps répète son entrée
dans les coulisses des flocons.
Buée sur les joies anciennes
souffle léger sur les distractions
furtives des jours trop longs
Retour de ces expirs au cœur de la nuit
Sourires emboîtés dans les plis de la durée.
Une halte par inadvertance
peut-être un flou dans le fil du voyage
tremblé dans la matière des lieux
ralentissement mise au point
des signes fugaces
Repartir sur un vaisseau neuf
est une simagree qu'on entonne
en polissant les planches
de la coque d'expérience
le vent se lève sans hâte
et nous entraîne en catimini
dans l'azur des prochains complots.