Le labyrinthe dans la musique de Tien Nguyen

Lors d’une récente conversation entre Tien Nguyen et moi, nous parlions du labyrinthe dans sa composition musicale…Un écho à cette réflexion.

Le labyrinthe n'est pas seulement une forme de prison mythique ou physique vers des sorties hypothétiques mais peut-être aussi un lieu de pérégrination ou l’on tâtonne vers des issues imaginaires,  ce qui constitue une façon de s’approcher des parois du monde,  le tympan du temps.

La musique de Tien Nguyen est aussi une forme de rhapsodie…Les Grecs renvoyaient ce mot au « raptein » , coudre, et ces coupures, ces attouchements, ces accolades musicales sont comme  des reprises, des façons d'explorer diverse facettes de la composition, des incidents contrôlés, de brefs moments suspendus pour échapper à la lourdeur du monde. Et nous sommes alors enchantés comme dans la plus pure tradition de la pensée magique.  Il y a évidemment une question narrative posée dans ces coutures souples de la musique.

Le labyrinthe n'est pas non plus une déperdition du sens, de la géographie, de l'histoire. En effet, quand on écoute l'itération musicale, on se confronte plutôt à une forme subtile de divagation et à une nouvelle récolte de signes émotionnels.

Ce qui nous emporte sans notre consentement, c’est probablement cette forme de détournement de l'attention; il s'agit de détourner le regard de celui qui regarde et de celui qui écoute.  Cette façon de viser le hors cadre de l’écoute, le hors champ augmente les possibilités d'intermittences de son, de silence, de tessiture et de toutes ces stratégies créatives de sa musique.  

À suivre…

6 novembre 2022