Elle est devant moi aux caisses d'un magasin. Des enfants courent dans tous les sens, se tiennent debout sur le caddie, crient, rient, hurlent, pleurent, bref, des chieurs de premières qu'on doit tolérer par excès de sucre.
Ils vont, viennent, ramènent des tonnes de friandises, la mère suffoque, se tasse, ils passent sur elle, empilent les sucreries et ricaneurs l'entourent pour voir le moment où elle va payer et où ils recommenceront leur danse du sucre.
Ces enfants sont radicalisés au poison mielleux et mourront de mille maux mais il faut encore attendre.
La mère avance dans la file, les enfants piaillent, elle n'en peut plus, et d'une traite elle leur lance, "Allez vous asseoir et ne bougez plus!"
Les enfants obéissent, s'assoient sur une banquette face aux caisses, alignés, cinq monstres souriants qui dégustent leur victoire: maman paye.
Je souffle à la dame, comme on donne une cigarette au condamné, "Ils sont sympas vos enfants sur le banc et comme ils vos obéissent, vous savez y faire!"
Je souris, elle me regarde "C'est gentil..." et moi "Ils sont vraiment mignons, là alignés et silencieux".