Je travaille un poème ça fait longtemps
un village où je vais en frappant
à la porte des paroles déposées
là autre part je ne sais plus depuis
je sonne je cogne j'appelle je crie
sous les tuiles parfois ils dorment
dans le puits et tous ces mots
qu'on aime quand ils manquent
le soir ils viennent ouvrent
passent la tête dans l'ombre
souvent s'en vont dans l'odeur
des cuisines des légumes des viandes
collent aux choses familières
disparaissent dans le couloir froid
de la nuit des fatigues du jour
il dorment dans les chambres
où je me suis parfois abandonné
pour que le rouge le bleu le jaune
des coups de feu dans la rétine
laissent leurs traces dans ce poème
toujours repris en mains
jusqu'au matin.