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Certains mots marquent une génération, le temps, une époque...Résistance, collaboration, victoire, défaite...Lumières, guillotine, Terreur, esclavage. Ou encore: paix, amour, guérilla, Mur, Tiers Monde.

Je suis en train de faire la liste de ces mots d'aujourd'hui (depuis 20 ans disons) portant des réalités ou des fantasmes devenus surréels. Ils sont souvent vidés de leur sens, plus qu'à toute autre époque, usés par l'accélération de la répétition, du "spectacle", en lieu et place de positions ou de contradictions dans la Dispute publique.

Il y aurait déjà métissage, dialogue, identité, citoyenneté, sécurité, peur, attentats,... Nous pouvons écrire chaque jour à propos de tout ou de rien en mêlant une dizaine de mots auxquels nous ne faisons même plus semblant de croire. Ils sont passés dans l'arrière-paysage du langage. Ils sont des silhouettes de deuxième plan.

En, premier plan, je distingue deux ou trois mots, prononcés du bout des lèvres, presqu'en catimini. A chacun son chuchotement. Nous y reviendrons pour nos voeux? 

 

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Cher Arnulf, je te rejoins parfaitement, peut-être que je souhaite montrer que SUR l'humain, l'écrasant totalement, le recouvrant avec son consentement baveux de désir et hargneux de frustration d'humain, une sémantique plus forte se pose. Elle est répétée comme une antienne dans un paysage humain qui perd l'usage du langage chaque jour ("Ce n'est pas ce que je voulais dire") et qui sera donc distillé dans l'alambic d'une rhétorique qui transforme le mot VIVRE par GERER en permanence, le mot SOUFFRIR en BURNED-OUT...

Je citais quelques mots "emblématiques" et non l'expérience des hommes. Si on relit Benjamin, on distingue assez vite cette INCAPACITE DE RACONTER DES HISTOIRES (1) (qui augmente) des hommes à propos de leur expérience du monde. Quelques récits avce Scripts doctors Tournent dans le Global. Les riches les créent, les pauvres achètent la diffusion. Mais c'est le même récit. Qui EXTERNALISE l'homme de lui-même avec son immense consentement hygiéniste et stupide" (Les enterrements, c'est hypocrite, les ....c'est pas sincère, je ne vais quand même pas faire ça si je le sens pas...toutes manières de dire, "je ne suis de rien, de nulle part,je ne vais nulle part, je ne suis que moi, profondément moi: 3 centimètres de derme en fait).

Et en fin de compte, un vocabulaire surnage, sponsorisé par...idéologisé par....Spectacle du temps qui joue ce qui ne se passe jamais en coulisses. J'aurais pu écrire des années 30: Congés payés, Camps, Lutte des Classes, Terreur. Mais on ne doute pas que "l'humain" joue sa part mais elle ne se comptabilise que dans des récits HORS production globale: la littérature en est parfois. Je pene que le Moucement de soutien aux Sans Papiers est le fait de la jeune génération, très jeune, mais ce mot est déjà recouvert (Sans papiers) par Migrant car c'est ce qui va RUGIR dans les trente prochaines années et le reste sera de l'ordre des actions individuelles ou collectives mais hors la puissance destructrice du langage Global. C'est-à-dire sans présence dans le récit collectif Global. Evaporé, disparu, Bref. Belle journée. C'est un avis. 

 

 

Le Narrateur, W. Benjamin.

émoticône wink
 
Daniel Simon Editions Traverse
 
 
Les mots du temps
Tag(s) : #Articles
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