Presse:"C’était surréaliste, tout le monde était à terre, personne ne bougeait"
"L'acte surréaliste le plus simple consiste, revolvers aux poings, à descendre dans la rue et à tirer au hasard, tant qu'on peut, dans la foule."
Second manifeste du surréalisme (1929), André Breton
J'ai toujours détesté, parfois haï Breton (et ses sbires), pour son papisme, son totalitarisme, mais d'abord parce qu' il inventa un mot en passe de devenir le plus ordurier de la langue française, "surréalisme".
La Belgique, au goût toujours assuré, ne cesse de nous le renvoyer, à tout âge, dans ses magrittudesques réflexions à propos de tout, de rien et de son contraire, justement, j'allais le dire, "c'est surr...".
Enfin, ces témoignages de l'horreur de la "guerre urbaine" (qui sont ici, à Paris, des exécutions) rapellent à quel point le terrorisme est tout autant un mot, une pratique, une logique, une morale, une stratégie, une histoire, donc un début et une fin.
Il nous rappelle aussi la plasticité et l'opportunisme de ce concept. Chacun, un jour terroriste, pourrait-on dire? J'en frémis.
Autant lorsque j'entends le mot "résistance" employé à tout bout de champ par n'importe quel poète au chauffage central et aux photos JPEG bien dispersées sur FB et autres réseaux de la société du spectacle minuscule. Cet abus de détournement touche souvent à l'obscène mais le rappeler est tabou et même sacrilège.
Enfin, par Franck Venaille, quelqu'un qui s'y connait en matière de résistance (Guerre d'Algérie, en premier lieu): "L'homme en guerre". Un livre essentiel d'entretiens, de réflexions à propos de ses rencontres, du monde qui va, des guerres, de la Belgique, des débiles, de la laideur, de la beauté de l'Escaut, de l'homme, simple, seul, en guerre.