Les années ont bandé l'arc
le fer liquide de l'horizon
le coulé rouge rose
parfois si blanc
que l'oeil n'arrive d'un trait
à tendre cette corde
où nous marchons en balancier
avant
un vol léger la chute
de l'ivraie jusqu'
à la terre usée
tournoiement de toupie
d'ailette d'elfe d'akène
mandolines de l'enfance
des années manigances
souvenirs décents
mensonges ordinaires
balades de grimaciers
un souffle
c'est le moment
de perdre haleine
de fermer les volets
d'éteindre la dernière lampe
d'ouvrir
grands les yeux les tempes
redevenir sourcier
rejoindre
la grande eau.