Lecture de "A côté du sentier"... 11 Février 2015 Lecture de "A côté du sentier"... Le Carnet et les Instants Revue des Lettres belges francophones Aller au contenu principal Se promener « À côté du sentier » Primaëlle VERTENOEIL Daniel Simon est un contemplateur. Il contemple le monde, l’époque qui nous entoure. De ces observations, nait un recueil de nouvelles : À côté du sentier qui évoque « notre désir de retrouver des murs nus dans la maison du temps où nous passons ». Vaste projet qui est donc le sien dans cet ouvrage paru aux éditions M.E.O. Ces nouvelles qui composent ainsi ce troisième ouvrage présentent une même vraie cohérence narrative et stylistique. Thématiquement parlant, chaque récit, de « Pourriez-vous être plus clair ? » à « Le Petit théâtre » explore quelques images instantanées du quotidien dans une écriture très réaliste : « Mamy n’allait pas bien. Ses jambes, sa hanche et sa tête quelquefois. Surtout les jambes. Ça faisait un an qu’elle ne sortait que rarement. Le temps, la pluie, le soleil, le vent… À force, ça a empiré. Elle n’est plus sortie. Alors on allait chez elle et on faisait le tour de l’appartement pendant des heures. On lui tenait le bras, elle s’appuyait sur sa canne et on tournait en rond. » Aussi, la prose de Daniel Simon n’a-t-elle rien de superflu, elle évite les écueils d’une écriture qui se voudrait trop lyrique pour privilégier une narration directe et efficace. À côté du sentier se lit comme des bribes de romans à venir. Dans ce recueil, l’auteur privilégie les changements d’énonciation, passant du « je », au « nous » ou encore au « il ». Cette variation dans la composition du recueil apporte un vrai rythme à l’ensemble et permet, dans une perspective plus narrative, de dresser une série de portraits très différents les uns des autres, mais formant un tableau précis de notre société, sans embellissement : « J’ai quitté l’école en juin et me revoilà à pied d’œuvre. Trois collègues manquent à l’appel, ils ont abandonné, terminus, ils rendent leur tablier ». À côté du sentier se lit comme une promenade littéraire, légère et distrayante. C’est finalement ce qu’on attend de la littérature. Daniel SIMON, À côté du sentier, Bruxelles, M.E.O., 2015, 143 p., 15€ http://le-carnet-et-les-instants.net/2015/02/11/se-promener-a-cote-du-sentier/ "Feuillets de corde" à la Librairie Cent papiers. Tag(s) : #Articles
Se promener « À côté du sentier » Primaëlle VERTENOEIL Daniel Simon est un contemplateur. Il contemple le monde, l’époque qui nous entoure. De ces observations, nait un recueil de nouvelles : À côté du sentier qui évoque « notre désir de retrouver des murs nus dans la maison du temps où nous passons ». Vaste projet qui est donc le sien dans cet ouvrage paru aux éditions M.E.O. Ces nouvelles qui composent ainsi ce troisième ouvrage présentent une même vraie cohérence narrative et stylistique. Thématiquement parlant, chaque récit, de « Pourriez-vous être plus clair ? » à « Le Petit théâtre » explore quelques images instantanées du quotidien dans une écriture très réaliste : « Mamy n’allait pas bien. Ses jambes, sa hanche et sa tête quelquefois. Surtout les jambes. Ça faisait un an qu’elle ne sortait que rarement. Le temps, la pluie, le soleil, le vent… À force, ça a empiré. Elle n’est plus sortie. Alors on allait chez elle et on faisait le tour de l’appartement pendant des heures. On lui tenait le bras, elle s’appuyait sur sa canne et on tournait en rond. » Aussi, la prose de Daniel Simon n’a-t-elle rien de superflu, elle évite les écueils d’une écriture qui se voudrait trop lyrique pour privilégier une narration directe et efficace. À côté du sentier se lit comme des bribes de romans à venir. Dans ce recueil, l’auteur privilégie les changements d’énonciation, passant du « je », au « nous » ou encore au « il ». Cette variation dans la composition du recueil apporte un vrai rythme à l’ensemble et permet, dans une perspective plus narrative, de dresser une série de portraits très différents les uns des autres, mais formant un tableau précis de notre société, sans embellissement : « J’ai quitté l’école en juin et me revoilà à pied d’œuvre. Trois collègues manquent à l’appel, ils ont abandonné, terminus, ils rendent leur tablier ». À côté du sentier se lit comme une promenade littéraire, légère et distrayante. C’est finalement ce qu’on attend de la littérature. Daniel SIMON, À côté du sentier, Bruxelles, M.E.O., 2015, 143 p., 15€ http://le-carnet-et-les-instants.net/2015/02/11/se-promener-a-cote-du-sentier/