Devant une image d'homme en prière, j'entends et lis des ricanements, ici et là. Comme si ce mépris d'incroyant avait quelque rapport avec la bonne distance entre l'idée de divin et l'homme, c'est-à-dire, la raison. Mais non, l'hubris de ces déculottés, la hargne lâche de ces tireurs d'élite en chambre sera le pire, l'exécration n'ayant rien à voir avec le courage.
Bon sang protégez-nous de leurs lames sinistres, ils taillent dans le dos au nom de la liberté du goret. Pauvres qui confondez votre rire de gorge avec le silence du recueillement. On n'est pas sortis de la Boîte de Pandore des ricaneurs avec vous. La haine de l'autre n'a jamais à voir avec le combat de l'autre, de ses croyances ou même des déviances et abominations en regard de notre raison et de nos intérêts. Ce sont gloussements de pleutres, ricanements de petitres frappes des idées simplistes et paresseuses d'une laïcité qui pousse le groin dans la fange pour fourrager un lisier ancien.
Je dois te dire, c'est simple, mais tu as encore la cuiller dans la bouche, tu vis comme si ce devait toujours être comme ça, ton corps se lève à l'aube, s'habille et dans le froid attend bus, transports, trams et trains pour peu à peu reprendre place dans l'autre grand corps glacé, qu'il s'agit de réchauffer, le monde tel qu'il va. Ce ne sera pas toujours comme ça. Ca n'a jamais été toujours comme ça. Ca s'arrête un jour, la machine s'enraye, se brise parfois, il s'agit alors de la réparer ou d'en changer. Des hommes meurent, beaucoup à chaque fois, puis ça repart pour un tour et on croit que ça sera toujours comme ça. Je dois te dire, c'est simple, de te préparer à ce que ne soit pas toujours comme ça, peut-être que tu arriveras à faire en sorte que ce soit mieux qu'avant.