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C'était sur la mer océane le temps des remous et tempêtes, sur la terre, vermine et inondations, chez les hommes têtes baissées, déjà perdus, au cerveau défait, dans la langue, des raccourcis chargés de désirs et de pestilences rageuses, chez les enfants, extinctions des anciennes lumières; le temps avait disparu dans un fracas coûteux de métaux rares et de corps dilués dans la boue des puits, les idées mouraient chaque jour au profit des aboiements de genres et de postures vérolées, les horizons se hérissaient du pire au nom du bien en parades simiesques, religieuses et haineuses, les écoles s'étouffaient du cynisme des barbiers démagogues, des illettrés crédules et crétins sortaient du tube en braillant des langues primaires; par ailleurs l'art remontait dans la cuvette des cabinets, les artistes psalmodiaient des slogans marqués au fer du vide, de cette vulgarité qui se prenait pour du style et renvoyait au marché à bestiaux, femmes et hommes confondus;
 
on était entrés dans le siècle du roman permanent et de la poésie continue, comme les coulées d'acier en sidérurgie ancienne, la liberté n'était plus qu'un sujet de conversations entre ventres comblés, la sécurité cancanait et poussait le groin dans toutes les couches, c'était bien, c'était inéluctable et porté par des chansons pétrifiées de slogans à deux temps, c'en était trop il était temps pour moi, après cette déjà longue vie, de rejoindre légèrement la nécrologie consolatrice de la disparition.
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