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Dans les Récits de la Kolima, Chamalov (1907-1982), gek dans les camps soviétiques sous plusieurs regimes, écrit dans ses textes combien la condition de l'homme est d'être soumis, empêché, enfermé et appauvri de tout.
Pour écrire ce livre j'ai employé une langue très rudimentaire, celle qui correspondait à ce monde (du goulag) où nous avions si peu de choses, souligne-t-il.
Ce qui me frappe aujourd'hui ici, en Occident, c'est ce trop qui produit autant de vide dans une langue de la narration orale. Celle qui ne dit que ce qui peut se dire dans le bruissement de la conversation ou de la confession, c'est du pareil au même de l'attendu.
L'écrit se fait rare dans l'archipel des livres, tout se raconte comme au téléphone ou au bistrot, la pâte n'a plus le temps de lever, et des textes-pizzas se grignotent ou dévorent avec un égal appétit.
Il faut de tout pour faire un monde, certes, mais il se ressemble furieusement sous toutes les coutures.
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