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"Cette vie hors du mur lui avait permis de vivre décemment, c'est-à-dire sans commettre de violences ou de trafics pervers tout en bénéficiant d'un toit, du couvert et d'une liberté payée chaque jour au centime.
Il avait été nourri des plus basses œuvres de celles et ceux qui auraient dû prendre soin de lui dans le temps de l'enfance et même de l'adolescence où il chercha plusieurs fois à disparaître. Ca n'avait pas marché et il avait alors décidé de retourner dans le mur où, au moins, il n'attendait rien. Là il fallait saisir, prendre, arracher.
Un matin, il gratta longuement à mains nues une des ouvertures qui avait été sommairement camouflée par des nouveaux arrivants. Il s'y cassa quelques ongles mais bientôt une cavité. sableuse apparut, sombre et encombrée de vestiges des premiers résidents. Des outils, des sacs de vêtements, des briques empilées soigneusement, des seaux et bacs en zinc de toutes formes.
Il avança dans l'étroit couloir dont les parois étaient recouvertes de dessins griffonnes à la hâte, des visages aux yeux vides et aux bouches ouvertes sur des cris sinistres. Le plafond s'affaissait çà et là et il devait ramper entre les racines qui avaient traversé la paroi et se lovaient contre les faces humides du boyau. Il frissonnait chaque fois que l'une ou l'autre chandelle duvetée glissait sur ses joues ou lui tombait dans les yeux mais il savait qu'il rentrait chez lui et s'obstina. "
Dans le mur 6