Elle lisait le soir après avoir posé son téléphone éteint sur la table de nuit. Elle lisait des romans japonais, elle disait qu'elle n'irait jamais là-bas, la lune était plus proche et le Japon était un film, d'abord un film, d'horreur et de légèreté...
Elle aurait voulu s'endormir dans un Japon profond, un Japon de lenteur sous le vent des embruns. Alors elle lisait poésie et romans, la bouche presque entrouverte comme une enfant face aux monstres et sortilèges de papier.
Elle s'endormait souvent le livre encore ouvert sur la poitrine. J'écoutais sa respiration légère, elle était dans des rêves de riz et de sabres. Je retirais doucement le livre en caressant son sein chaud et posais un baiser sur sa tempe en éteignant sa lampe de chevet.