"Au fil du temps ça remontait du fond vaseux des libertés de soins intensifs, c'était navrant de naïveté mais ce temps aimait les déclarations amnésiques...Tant d'artistes le proclamaient avec une conviction soucieuse à chaque occasion funèbre : "Il n'y avait pas d'art sans liberté !" Et les spartacus de salon applaudissaient...Ils n'avaient plus de mémoire, rien que des bandes-annonces...Ils se refusaient à voir que c'était exactement le contraire de ce que l'histoire nous révélait de chaque époque. Leur boutique était de faux fuyant et les clients surnuméraires..."
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Elle ne riait plus quand elle lui.prit la main. Il la savait sans grande nuance, toute en mouvements du cœur: chats, chiens, humains, zoizeaux et bêtes domestiques, parfois la nature avec le brame du cerf, l'appel du loup, ...C'était le retour des selfies du bouche à bouche avec ces chères présences et des idées courtes sur tout ce qui pouvait articuler deux phrases. Moins j'aime les hommes etc. Elle était charmante, émouvante même mais un peu niaise. Ca lui convenait, lui n'avait plus d'intérêt que dans les matières inertes sans émotions ni dépendances. Ils formaient un couple urbain sans envergure mais leur myopie les avait appareilles pour durer longtemps.
Elle lui serra la main en murmurant...."Qu'est ce qu'on va faire d'eux ?"
Et elle montrait la mer.Il regarda longuement....et ajouta" Un mur", tout en pointant l'horizon. Un mur électrifié, peut-être. Un broyeur serait l'idéal....
Elle retira sa main et dit avec fermeté : " Dégueulasse! Inhumain, les coraux, les poissons, toute cette vie, là, ne peut être contrainte. ...je résisterai de toutes mes forces! "
- Oui ma chérie, oui, et si on commandait des crêpes ?
- Je préfère une Brésilienne, dit-elle en ajoutant ..c'est dégueulasse, inhumain, pendant qu'on leur servait les desserts ...
(extrait)