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Il avait des amis, des amies, et même plus si affinités,  des êtres qui avaient compté sur tous les doigts de la grande main qui les resserrait et les protégeait souvent du désespoir discret de voir leur ombre se profiler seule et les accompagner en claudiquant dans les saccades de la lumière; la nuit tombée, elles s'en allaient dans les sous-sols où elles se reposaient d'une journée d'intime fidélité et, le matin, elles se retrouvaient au poste de la surveillance, aux aguets des corps qui se remettaient lentement des nuits de grand froid.

Puis il en perdit une, un autre là, il les quitta, ils avaient fait leur temps,  l'arthrose amicale avait paralysé la large main aujourd'hui crispée sur des douleurs nouvelles.

Il fallait s'y faire, c'était un mal nécessaire  qui souvent renvoyait chacun à ses fondamentales errances.

D'autres visages, des corps encombrés d'histoires très anciennes, jeunes vieux apparaissaient alors sur le chemin; il valait mieux souvent pratiquer une courtoisie d'armistice , presque d'amnistie. Et la vie reprenait le chemin des ombres mêlées; tout était bien, à sa place et c'était déjà beaucoup.

 

Il avait des amis, des amies
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