Quand ce sera mon tour
de manège final
le beau le grand passage
dans le monde des grands
je regretterai les jardins
de mes riches voisins
la folle bêtise sur le fumier
des lâches abandons
les oiseaux enfermés
dans un ciel sans nuages
les monstres enfantins
qui ne cessent de hanter
la langue des muets
les malheurs qui rendent
la vie légère dans la banalité
des phrases du commun
l’amour qui se termine
en un long épilogue
pour mieux recommencer
en joyeuse pantomime
l’odeur du café fort
qui empeste la bouche
en palais provisoire
et tant de choses encore
qui ne sont déjà plus
et vivent dans le passé
qui heureusement demeure
dans sa vitalité de poulpe
la fraîcheur de sa voix
tant aimée disparue
au détour des fatigues
de tout et plus encore
j’aime me séparer
et retrouver bientôt
le silencieux état
des idiots anonymes
la calme résolution
de l’abandon final
dans l’imbécile ennui
des gares désertées.