"Il y avait pire que les sept plaies d'Égypte

"Il y avait pire que les sept plaies d'Égypte, c'était une activité vicieusement répandue au nom du bien, du beau, du bon, ouverte à toutes, hélas, encouragée par tous dans des dispositifs et des présentations héritées des pires lectures à haute voix des soirées catéchistes, des concours de récitations du siecle 19eme, des tremblotes de glottes et de luettes, des accents toniques ignares, des souffles éteints, pas animus et d'anima non plus, des voix aigres, nasales, mielleuses et aussi vibrantes qu'une ânesse qui expire; ces lectures de poèmes lénifiantes, sans point d'appui, de projection et de maîtrise des déplacements de voix de gorge, face, tête, ventre,...rien qui autorise le nom même de lecture, c'est-à-dire destiné à un auditoire et non pour ce microscopique ego n'en pouvant plus de cette réjouissance du moineau dans son nid, pépiant dans l'espace de soi à soi, convaincu de pondre l'inouï et faisant craquer les jointures de la patience, du beau, du bon, du bien en d'égoïstes érotismes furtifs de l'artiste fabriquant trente secondes d'éternel ennui. "