Jouer encore jouer
le poème s'allège
dans la libre allusion de l'hiver
au papier page rase neige
silence
dans les pas des errants
des fantômes reviennent
des larmes sur les théâtres
accrochés aux balcons
des vestiges d'Europe
poètes du saccage
de la mise en berne
tu vois la mer poète
arrivée jusqu'en bas
au pied de ta maison
poète au pied d'argile
poète dans l'apnée
de la honte le couteau
finement aiguisé le fil
que tu te passes au cou
la voix faiblit et se remplit
de l'extinction générale
poète creuse creuse
c'est le fond dis-tu le fond
la trace qui empeste
des ancien incendies
là ça continue
ne commence jamais
jamais est le début
dans l'ombre phréatique
des hommes disparus
dans l'ombre des errants
où sommes-nous
où en sommes-nous ?