Des amours naissent d'un regard, d'une ombre bienheureuse réveillée, qu'on portait en soi, à son insu, d'une oblique qui relie un souffle à un autre, d'une gravité qui s'entend résonner en l'autre où vibre un même timbre, la vie parfois donne du temps aux ombres de prendre formes, un matin, le soleil est au plus haut, la beauté règne, l'oblique a disparu, les métaux se sont fissurés, le vibrato est mort, le silence et le froid nous infiltrent, tout passe longuement mais une matière nouvelle parfois trouve accueil en nous, le corps s'est réchauffé alors qu'encore on le disait inerte, des sons nous arrivent neufs, la vie nous secoue par l'épaule, on s'ébroue douloureusement, la lumière est en train de bruisser à nouveau, ça reprend, c'est là.