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Ephémérides de je ne sais quoi/25

 

 

Les amateurs d'aquarium connaissent ces poissons nommés "laveurs de vitre" nécessaires à la belle transparence du bocal. La bouche collée à la paroi ils ont l'air ahuri, c'est peu dire.

Depuis le confinement et les transes numériques à propos de ce qui ou ce quoi, ceux qui, celles que, etc, les prises de parole poétiques, citoyennes, colériques, convulsives, saint-sulpiciennes et autres déclinaisons de moi indignés ou solidaires, les artistes s'y ont aussi collés.

On les voit partout, plein cadre, l'oeil grave, la diction attentive face au décor si naturel de leur bibliothèque, du mur de la cuisine, du jardin, occuper tant bien que mal ce bout d'espace de visibilité auquel les circonstances les ont contraints.

Il y a un je en sais quoi de trop de visages, de corps jetés en vrac devant le téléphone-caméra, une lourdeur d'images, un trop plein qui "embarrasse" le texte, le masque, l'étrique.

Les intentions ne sont évidemment pas en cause, mais cette esthétique du bricolage selfie, cette forme du face-à-face sans mise en forme justement, en dit suffisamment sur la précipitation du temps, l'aplatissement ce ce que l'on nomme, en déclarant voler à son secours, la culture

L'italique, ici, me semble de mise en contrepoint au chaos qu'elle fait résonner.

 

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