DANIEL SIMON Courts-circuits ~ Aphorismes
(1) Oui, je le veux ! Texte de Philippe G. Brahy
Illustration : couverture du livre.
« Douleur : mot usé par les fausses joies. »
« Du jardin montent des parfums de jasmin et je tombe lentement dans un vaste chagrin. »
« Où suis-je ? Loin d'ici si souvent. Où suis-je alors ? Dans le souvenir d'ici… »
« Détruire, dit-elle, détruire tout ce qui aura été touché par l'ombre des hommes, cette ombre, il nous faudra l'effacer. La langue elle-même, il nous faudra la broyer, l'étriper, l'émasculer dans le son roulant de la mitraille. Et ce sera à nous, Amazones Antigones, Hyènes de vengeance, d'exécuter ceux qui esquiveront notre juste combat. La vengeance est une ripaille sacrée et notre appétit n'a plus de limites ! »
— Ces mots, qu'il aurait pu coucher sur le papier, Daniel Simon a dû les lire auparavant et, pour ne pas les oublier, s'en est approprié. Ils expriment la détresse dans laquelle se débat le poète depuis un certain temps. Pourtant, à d'autres époques, il ne les aurait pas écrits. Une rage indicible l'a envahie et un mal sans nom couve.
— C'est précisément dans de telles circonstances que le poète, l'écrivain, parvient à forger son langage et à l'exprimer, à l'instar des plus grands. « Il était naïf, elle était bio, ils tombèrent amoureux devant des céleris, pour la combler, il lui offrit des... biographies, imaginant qu'elle apprécierait la qualité subtile de l'attention. Elle lui sauta au cou et leur vie devint un roman. »
« Pourquoi lisait-il, c'était de plus en plus flou. De ses lectures surgissaient, dans l'ombre et l'écho profond de la manducation de nouveaux livres, un désir immédiat, en écrire un autre, et un autre encore, jusqu'à ce que ses nuits s'encombrassent de personnages, de situations et de phrases qui le laissaient épuisé le matin, tant écrire dans ses errances nocturnes l'agrippait au sommeil plus qu'il ne l'y plongeait. »
— Poète, n'arrête pas de lire, mais pense à toi. Nous savons ton combat, nous connaissons ton verbe, nous savons ta force, mais ne retourne pas l'épée contre toi. Tu viens de naître. Ce monde n'est plus le nôtre.
MERCI Philippe!!!
Le recueil sur le site (de vente en ligne) du Cactus Inébranlable