Comme toutes les entreprises ou manifestations sensibles des hommes, la beauté, ce sentiment de beauté qui nous saisissait devant les singularités communes d'une ville, de la campagne, de ses constructions complexes semées du Levant au Couchant, ce sentiment s'effondre au rythme de l'explosion démographique. Devant ces tremblement d'extase kitsch des néos-émus des réseaux sans synapses et concentrés en pixels en lieu et place de neurones, nous savons que c'est fichu.
Le nombre détruit, l'excès éradique, l'emballement soumet la forme au garrot de la laideur des masses qui ne sont ni le peuple, ni le monde, mais des excédents de production voués à la violence de l'immédiat.
Il en va ainsi des questions relevant de décisions publiques, officielles, structurelles; le peintre, la poétesse, l'écrivaine ou le vidéaste du dimanche qui dure toute la semaine ne font de mal à personne, ils et elles sont les avatars démocratiques de la grande duperie du fameux "tout-à-l'égo".
Mais cette laideur qui empeste l'air des cités, qui campe sur les ronds-points avant l'arrière-pays des camps de réfugiés apathiques et otages des statistiques, cette laideur qui encrasse le regard de celle ou celui qui tente encore de trouver harmonie ou équilibre dans l'urbanisme ou le paysage, cette laideur donc gagne l'esprit, sachant que la raison, déjà, agonise et que la crédulité défie toute évolution.
Alors, ne reste plus que la mémoire où des sursauts de beauté crépitent encore avant l'oubli final.