Elle était assise sur une chaise devant sa maison

Elle était assise sur une chaise devant sa maison, le soleil était bas dans un ciel rouge quand elle entendit un bruit aussi puissant que la voix de son père quand elle était toute petite, si petite que son ombre suffisait à la cacher, ce bruit ronronnait comme une sale bête au fond d’un puits éteint, elle éructait et pestait régulièrement ; les arbres se mirent à frissonner comme si une nouvelle vermine les avait rongés, elle écoutait ce grondement se rapprocher et d’un coup, elle entendit sa maison s’effondrer en un souffle derrière elle, doucement, comme on efface un dessin sur le sable, elle retombait sur elle-même en exhalant la poussière des siècles anciens, elle se déposait lentement sur le sol dans un présent de tumultes.

Alors la femme retourna sa chaise dos à la route et regarda au-delà, au-dessus des murs disparus, elle regarda longuement et se dit : « C’est là qu’il faudra semer l’an prochain ».