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La mule était belle dans sa robe de soie noire et gambadait sur le chemin en chassant les papillons qui voletaient dans les genêts du pays, jusqu'à son museau, ses oreilles et ses paupières lourdes. Ca lui faisait comme une parure frémissante tout autour de sa tête naturellement triste. Les ailes battaient comme les cils d'une star vieillissante. Elle s'ébrouait souvent en frappant du sabot.
La journée déclinait et un soleil rouge enflammait la lisière du bois tout au fond de la prairie ou un cheval nerveux galopait d'un bout à l'autre pour repartit à l'instant dans une autre direction, crinière au vent, garrot tendu.
La mule s'arrêta et le regarda s'épuiser ainsi pour rien, ou plutôt, elle s'en doutait, pour jouer de ses muscles puissants et remplir tout l'espace de sa fougue virile.
Il la vit soudain et arrêta net sa cavalcade exubérante. Elle était belle, un parfum de miel flottait de son col à sa croupe, c'était une mule qui appelait l'attention. Il s'approcha lentement et passa la tête par dessus la barrière en poussant son museau vers celui de la belle. Elle ne bougeait plus, seuls les papillons s'activaient dans le buisson de sa crinière.
Le cheval renifla les parfums de miel et marcha lentement le long de la barrière vers le fond de la prairie. Parfois il s'arrêtait, tournait sa tête, la fixait un bref instant puis reprenait sa marche lente dans la rosée qui tombait comme une voilette d'argent sur leur terrain de jeu.
La mule se mit en marche en longeant la barrière et le rejoignit. Ils s'observèrent un court moment et d'instinct, se lancèrent dans un léger trottinement dans les premiers sous-bois.
 
La mule/3
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