Ephémérides de je ne sais quoi/27
Les mains de ma coiffeuse
shampouinent, massent, m’arrosent
dans un baptême de résurrection,
je ronronne, le sommeil affleure,
je flotte dans les senteurs capiteuses
du sacrifice,
le poil est prêt,
le cheveu déshabillé,
le front oint de ses frictions,
je l’entends vaguement me dire de me lever,
je titube, un pas, un autre,
elle m’indique un fauteuil,
enfant offert à ses ciseaux,
elle m’emballe,
me ceint le cou d’une serviette chaude,
je baisse le front, me livre,
j’entends le premier claquement
des fers qui se rapprochent,
immobile je sens le premier coup,
une mèche tombe, une deuxième,
elles tournoient, virevoltent,
meurent sur le sol du sacrifice,
je suis heureux.