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Passer à travers en laissant une trace, le poème.

 

Peupliers sur la crête, une ombre de guerre ancienne.

 

Des vieillards avec qui je parlais, étonnés encore de l’âge qu’on leur cache.

 

Croiser un regard dans la piscine et sourire entre deux eaux.

 

La pluie dehors qui lie en moi les saisons.

 

La terre natale est toujours occupée, laisser la place en regardant le ciel.

 

L’autre ce n’est pas lui, de la parole plus que du corps.

 

Le récit tourne autour d’un endroit vide impossible à prononcer.

 

Une femme dans le tram qui coupe son téléphone comme on refait un lit.

 

Un beau visage entraperçu, le seuil d’une maison amie.

 

Perdre, une autre façon de se mettre au monde.

 

Une image oubliée qui revient, un poème cherche le récit.

 

Sachez que…un conseil qui cherche le bourreau.

 

Et soudain, vous achevez un geste entrepris il y a longtemps : la forme fait du temps dispersé notre seule présence.

 

Elle a des pudeurs en se levant et marche à l’écart de son corps trop présent.

 

Peut-être une façon de ne pas se soumettre, cette discrétion devant les évidences.

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