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Un texte pour le vent du Nord, le Meltem, le Siroco, l’Alizé, le Noroît,
un texte pour chaque souffle égorgé par la bise qui siffle,
un texte qui clapote dans le heurt des vallées avant les moraines où roulent des accents de rocailles sonores,
un texte pour la cime et le fouet des branches en arcs et flèches au chant de mort,
un texte pour les hommes debout marmonnant la tempête qu’ils serrent entre leur bras d’amour éparpillé,
un texte pour les hommes couchés sous la terre, les cendres et les flots sans retour,
un texte pour le matin tendu comme une corde dans le gel des orchestres,
un texte pour la nuit, les lampes vacillantes et le chien qui aboie,
un texte pour mon amour, la neige de l’enfance, l’herbe coupée du soir et la mer qui revient,
un texte pour la chanson des errants, les pieds des pauvres gens et la faim en remugles,
un texte pour les sans voix dans le chahut du silence déserteur,
un texte pour la musique, le murmure des anges, un texte.