Mauvaise intentions

Prêter de mauvaises intentions à quelqu'un est vraiment une bonne affaire. C'est lui qui s'expose et vous récupérez ces intentions malignes, pour les prêter à nouveau au premier sur qui vous voulez vous faire les dents...

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Décidément, il n'en faut plus beaucoup pour que ma tolérance à la bêtise explose. En visite chez une doctoresse d'un Centre médical que je ne connaissais pas, la dame de l'art marmonne, n'achève pas ses raisonnements, se comporte avec moi comme si j'étais à peu près analphabète. Je le lui fais remarquer, elle me regarde en arrêt, comme un chien de chasse à l'affût et me répond que je n'ai pas à poser ces questions (je l'interrogeais sur les effets du vaccin). 

Je lui réponds alors que peut-être son public de patientèle en panne de langage ou plus déférent par rappport à Madame le Docteur, lui a donné de mauvaises habitudes, qu'elle est grossière et que non, décidément, je n'irai plus quérir ses soins. Elle se redresse, un mauvais sourire lui coupe le visage aigre, acculée dans son propre cabinet par un manant qui ose!

Elle m'a lancé que j'aimais manifestement parler (c'est évidemment, nous le savons, depuis l'enfance, un des reproches que chacun tient sous le coude et sort à la moindre occasion): elle m'avait entendu en conversation dans la salle d'attente avec un jeune homme  à propos d'Eiffel et de ses constuctions.  

Elle a rompu la discussion avec ce sourire de succube que la rage et le dépit de ne pas trouver le trait qui tue font venir à la plupart d'entre nous.

Elle était dans l'onctuosité de la politesse surjouée. Ce qui m'a permis de lui dire qu'une salope pouvait être grossière et polie. Que ça n'avait rien à voir, qu'elle confondait dans sa rage, les registres. Mais elle m'avait fait mon vaccin contre la grippe avant. Sinon, je suis sûr que c'était le typhus qu'elle m'aurait injecté.